Timelapses meteo Puy de Dôme : nuage, humidité et température
Confiné en cette période de Covid19 mais avec une belle vue vers le Puy de Dôme et le nez toujours en l’air. L’occasion de vous proposer un timelapse météo avec vue sur le sommet du géant d’Auvergne et d’aborder quelques notions météo…sans que cela soit un cours formalisé...
Lien entre la température et l’humidité
On pourrait résumer ce rapport à ce dicton météorologique : « La masse d’air est comme une éponge dont l’avidité en humidité croit avec la température ». Dicton dont la paternité revient à un de nos formateurs durant le cursus de moniteur…
L’humidité, présence d’eau dans l’air
Mais tout d’abord il faut définir l’humidité. Il s’agit de la quantité d’eau comprise dans l’air. Cette eau peut être soit à l’état :
- gazeux sous forme de vapeur d’eau. Il s’agit d’un gaz invisible, caractéristique indispensable pour comprendre la suite.
- de fines gouttelettes en suspension (cela forme les nuages et brouillard).
- solide, sous forme de glace en suspension (également présent dans les nuages et brouillard si il fait froid, en hiver ou très haut dans le ciel).
Une petite aparté pour indiquer que l’eau peut se trouver à l’état liquide en très fines gouttelettes à des températures inférieures à 0° Celsius, généralement entre 0°C et -7 °C. Un simple choc la transforme en glace. Ce phénomène explique la présence de système de dégivrage sur les avions de ligne afin d’éviter les problèmes de surcharge et déformation des ailes…
Timelapse vidéo
Face Ouest du Puy de Dôme en début de journée avec un peu de vent d‘Est. Désaturation de la masse d’air et cumulification. Ce genre de situation avec beaucoup de nuages permet de visualiser la masse d’air. Habituellement aussi active mais souvent invisible, l’atmosphère délivre ici nombres de ses mouvements. Vous noterez le vent qui varie de direction selon l’altitude. On distingue des nuages de l’étage supérieur Cirro et Alto évoluant à plus de 90 ° des nuages en basse couche. La vidéo ayant été réalisée à l’Ouest de Puy de Dôme et le vent dominant, ce jour là, étant plutôt entre l’Est et le Sud. On aperçoit clairement des effets de rouleau, dit sous le vent, et de vent inverse au premier plan.
L’humidité relative
Revenons à l’humidité et à la température. Plusieurs « systèmes » permettent de la quantifier. Par exemple par le poids de vapeur d’eau par rapport à l’air sec. Ou encore en terme de pression partielle de vapeur d’eau et d’air sec. De manière plus simple et commune on utilise le % avant condensation, avant transformation du gaz vapeur d’eau en eau liquide. Ainsi un air avec 100 % d’humidité relative se présente sous forme de nuage ou de brouillard (nuage qui touche le sol). Un air avec par exemple 30 % d’humidité relative est plutôt sec alors qu’à 90 % il se trouve presque saturé en vapeur d’eau (gaz invisible) prêt à se transformer en liquide ou solide (nuage ou brouillard).
Variation de la nébulosité en fonction de la température
Il est temps d’incorporer la température à cela, en suivant notre dicton météo « La masse d’air est comme une éponge dont l’avidité en humidité croit avec la température ». Si la masse d’air se réchauffe son humidité relative baisse comme le montre la vidéo en accéléré du Puy de Dôme. Les nuages s’évaporent progressivement au niveau du sol. En réchauffant encore la masse d’air le nuage va donc disparaître du sol puis la base du nuage va s’élever en altitude… Les stagiaires de nos cours de parapente savent que l’air est de plus en plus froid au fur et à mesure que l’on monte en altitude. On le sent d’ailleurs lors de baptême en biplace, en prenant de l’altitude l’air se rafraîchit. Cela est du au fait que l’air se détend. Le poids de la colonne d’air au dessus est moins lourde et le comprime moins.
Altitude de la base des nuages en fonction de l’humidité et des températures
En parapente nous utilisons régulièrement des ascendances dites thermiques. Il s’agit de poches d’air qui se réchauffent au contact du sol ensoleillé. Lorsque la bulle est assez chaude, elle s’élève et monte. C’est l’ascenseur du parapentiste. Cet air comprend toujours un peu de gaz invisible « vapeur d’eau ». En montant la bulle se détend et se refroidit...Notre dicton nous indique alors que l’humidité relative va passer de par exemple 60 % à 90 % puis à 100 % apparaît alors des nuages de type cumulus. Véritable balise à thermique pour les parapentistes...
Pas d’inquiétude si tous cela vous semble un peu abstrait et compliqué. Il s’agit de notions qui reviennent régulièrement durant les cours de vol libre. Ces éléments théoriques ne sont pas du tout indispensables pour réaliser ses premiers vols en solo et encore moins en biplace… Les pilotes à la recherche de plus de performance, préparant les épreuves de compétition apprendrons à analyser et comprendre ces phénomènes atmosphériques avec l’emagramme , les notions de point de rosée, point de condensation, courbe d’état, adiabatiques sèches et saturées, plafond etc...
Pas sur que nos amis les piafs sachent tout cela, aussi bien que les plus pointus des pilotes de planeur, de deltaplane ou de parapente, ce qui ne les empêchent pas de monter toujours très haut dans le ciel…souvent au dessus de nous...