Esssai de l'Advance Epsilon DLS
Nous avons deux modèles (24 et 26 m2) de la nouvelle Advance Epsilon DSL pour que vous puisiez venir tester, depuis le sommet du Puy de Dôme, la nouvelle voile plaisir/performance du constructeur suisse. Nous vous proposons sur cette même page nos premières impressions, des photos et une vidéo.
Captures vidéos de notre test au Puy de Dôme
Lien direct sur Youtube https://youtu.be/-yR-TkBeYWA
Photos de la belle machine dans le ciel d'Auvergne
Vols au dessus du volcan avec la nouvelle Advance intermédiaire EN B
Nous avons effectué 5 vols au sommet du Puy de Dôme (troisième semaine de février 2023), depuis les faces Sud-Sud-Est et Ouest par conditions de thermiques hivernaux faibles à modérés et par ascendances dynamiques, en soaring dans un flux d’Ouest.
La voile essayée est une Epsilon DLS taille 24 m2 couleur « Royale » avec, dans notre cas, un PTV de 80 kg et une sellette Advance WeightLess taille M.
La 24 m2 permet une plage de poids total volant idéal de 73 à 86 kg et de 67 à 90 kg en plage classique. Nous étions donc en milieu de fourchette.
Ce que l’on trouve dans le carton
Toujours un plaisir de recevoir une nouvelle voile surtout de chez Advance, sentir l’odeur du tissu neuf et son bruit « craquant »...
Le paquet dévoile l’aile accompagnée de ses élévateurs montés mais protégés dans une pochette séparée. Un compress bag protège la voile, à ne pas confondre avec un tube bag. Pas de sac qui est en option, comme chez la plupart des manufacturiers aujourd’hui.
Un petit kit réparation avec du ripstop (tissu autocollant) permet de faire face à de petites déchirures. Une micro manche à air décorative d’une dizaine de centimètres et le manuel « getting Started » « démarrage » accompagnent l’ensemble.
La qualité de fabrication (coutures, plis, matériaux utilisés) est exemplaire comme toujours chez Advance, ce qui garantit une bonne durabilité de l’aile.
Premières impressions sous la voile
Nous avons, comme souvent commencé par jouer avec la voile en statique par petit vent. Vous avez un aperçu de cette séance filmée par drone sur cette page.
En vol, il s’agit d’un parapente facile d’utilisation, rassurant, confortable et avec de bonnes performances pour une EN B.
Comme toujours chez Advance, le virage est vraiment très agréable avec une aile qui se centre très intuitivement dans le thermique avec peu d’effort aux commandes, en dosant bien son effort à la sellette.
DLS Quésaco ?
DLS est l’acronyme de Durable Light Structure. Cette « technologie » permet d’avoir une aile comparativement un peu plus légère mais avec des matériaux classiques grâce à un travail de découpe du tissu qui compose la structure interne (intercaissons). Ceci sans sacrifier à la résistance et à l’usure . Intercaissons renforcés uniquement sur les points les plus sollicités au niveau des ancrages des trois lignes de suspentes.
On imagine que la conception assistée par ordinateur, grâce à la modélisation en 3D, a permis ces progrès d’ailleurs observables en vol par transparence particulièrement en contre-jour (voir photos sur cette page). La voile hérite des progrès en la matière de la Iota DLS (EN B+).
Plus d’infos ici sur le site du constructeur https://www.advance.swiss/fr/dls et une vidéo explicative ici (traduction disponible en sous titre) https://youtu.be/xKqLMMEuzoU
Au décollage
On devrait se limiter à écrire : « Décollage facile et évident par toutes conditions. »
Par vent faible ou nul, après quelques pas la voile monte toute seule sans lenteur, ni accélération dans la dernière partie de la montée. Pas de dépassement, ni de point dur.
Par vent soutenu pas de dépassement non plus si l’on anticipe un peu en lâchant les avants suffisamment tôt. On n’est pas arraché du sol. La voile permet d’utiliser la technique du cobra consistant à faire monter la voile sur le côté de la fenêtre de vent, technique que nous enseignons en stage et qui évite de se faire arracher du sol par vent fort.
Au sol nous constatons une bonne réponse aux commandes et au recentrage permettant de rattraper les caprices de l’aérologie pour que la voile revienne au dessus du pilote.
En vol
Une voile particulièrement précise en virage, pour tourner court et centrer les ascendances. Ce qui nous permit, modestement, plusieurs fois, de nous retrouver au dessus de voiles EN D à la verticale du Puy de Dôme.
Le débattement aux freins est logiquement plus grand que sur les Sigmas et Omegas. La voile est utilisable en école, ceci expliquant cela.
La machine glisse bien dans le thermique. Vitesse et finesse remarquables au premier barreau sans dégradation perceptible de l’angle de plané. C’est probablement une vraie plus value par rapport à l’Epsilon 9. En mode plein accéléré la voile garde encore de bonnes performances. La voile est bien amortie tout en transmettant suffisamment de retour sur les conditions aérologiques.
Les oreilles (suspente extérieure marquée rouge) rouvrent seules et la voile garde quasiment son cap lors de fermetures provoquées à 50 % de l’envergure, en tirant fortement sur un élévateur.
Arrondi
L’arrondi est parfait et restitue très bien l’énergie cinétique en énergie potentielle pour un freinage aérodynamique efficace à l’atterrissage ou lors de reposes au sommet ou touch and go.
Pourquoi passer d’une EN A (par exemple Alpha 7) à une Epsilon DLS ?
Pour avoir un peu plus de performance en taux de chute et plané, de maniabilité avec encore beaucoup de sécurité passive pour se lancer vers ses premiers cross sereinement.
Pourquoi passer d’une EN B+, C ou D à une Epsilon DLS ?
Par ce que l’on a moins le temps de voler, de s’entraîner ou que l’on a besoin de retrouver de la confiance en vol et de la sérénité tout en ayant de belles performances.
L'Epsilon DLS (10) et son pilote type
L’Epsilon d'Advance est présente au catalogue du constructeur helvète depuis de très nombreuses années (30 ans). Il s’agit d’une voile dite sortie d’école. Elle est idéale pour faire ses premier vols de distance en ayant de bonnes performances et maniabilité.
Elle se positionne donc entre l’Alpha, la Iota DLS et la Sigma. Sigma nettement plus exigeante au pilotage mais encore plus sensitive et performante.
A noter que, progrès de conception aidant, l’Alpha (aile école) est également terriblement efficace aussi bien en terme de performance (plané/finesse) que de maniabilité. L’Alpha est homologuée EN A et est un peu moins fine, précise en virage que l’Epsilon. Epsilon classée EN B (plutôt en milieu de catégorie B en terme d’exigence de vol). On pourrait dire que l’Epsilon est comme l’Alpha encore un peu mieux : plus fine et plus precise et légèrement plus exigeante en terme de pilotage.
N’oubliez pas le caractère indicatif de ces normes EN. Cela ne remplacera jamais l’indispensable analyse des conditions aérologiques ni de piloter en turbulence. Il nous arrive régulièrement de faire voler certains élèves ( plutôt calmes et fins sur les commandes) dès les stages initiations avec des Epsilons. En perfectionnement, la précision en virage et la maniabilité hors paire ravient les pilotes les plus exigeants.
Notre conclusion : Un coup de cœur !
Advance prend son temps pour sortir ses modèles ce qui garantit d’avoir des modèles aboutis et au top des techniques du moment.
La voile ne remplacera jamais les compétences du pilote mais cette Epsilon est, en quelque sorte, une véritable prolongation sensorielle du pilote.
C’est une voile « multi tâche », polyvalente, adaptée pour progresser grâce à ses performances et à sa sécurité en turbulence. Très ludique pour jouer près du sol sur site et suffisamment légère pour les vols randos.
L’Epsilon DLS est une aile plaisir par excellence !